Côté Quimper nous parle de crêpes
Une série de 4 articles sur les crêpes
du journal Côté Quimper.
- L'emblème de la cuisine bretonne continue de générer des recettes.
- Une offre inédite à Concarneau avec une formule à volonté.
- Une première en Bretagne, vos crêpes dans la boîte aux lettres.
- Krampouz vend 50 000 crêpières par an.
L'emblème de la cuisine bretonne continue de générer des recettes
Crêpes et galettes ont toujours la cote alors que le nombre de crêperies traditionnelles en Finistère est stable. Mais de nouveaux modes de consommation apparaissent.
Dans son food truck, la Breizh Touch, Virginie Chichery propose des sandwiches-crêpes à Brest.
Un peu loufoque mais audacieuse. Depuis l’été dernier, la Brestoise Virginie Chichery revisite crêpes et galettes et les présente en sandwiches à bord de son food truck la Breizh Touch.
Son concept est né d’un constat simple : les crêpes ont beau être un produit archi-connu et apprécié, il fallait trouver un moyen pour qu’elles soient faciles à manger une fois garnies. D’où cette idée de les replier en triangle.
En Nord-Finistère, d’autres food trucks de crêpes ont vu le jour ces derniers mois. La preuve que ce produit emblématique de la gastronomie bretonne a encore de l’avenir. À Concarneau ou encore à Pont-de-Buis, des entrepreneurs font preuve d’imagination pour inventer de nouveaux modes de commercialisation. Et ce, dans le département de France qui compte le plus de crêperies-restaurants. « Il y en a environ 500. Ce chiffre est assez stable alors que les voyants sont au rouge dans le secteur des cafés, hôtels et restaurants », précise Gilles Stéphant, le président de la fédération de la crêperie de Bretagne.
Bonne image
Pour expliquer cette meilleure résistance, l’élu de la Chambre de métiers et de l’artisanat du Finistère observe que les investissements de départ sont moindres pour monter ou reprendre une crêperie. Les marges brutes avoisinent les 80 % contre 45 % pour un restaurant classique. Mais, selon lui, la différence des prix s’est resserrée :
Le ticket moyen tourne désormais autour de 17 à 18 euros. Ce qui peut expliquer le succès d’une formule à volonté.
Lui-même la met en œuvre une fois par an pour la Chandeleur.
Il y a de la demande notamment de la part d’une clientèle que je ne touche pas le reste de l’année.
Enfin, la crêpe jouit d’une image sympathique auprès du grand public. En témoigne la présence chaque année d’une voire, plusieurs équipes de télévision lors du concours de la meilleure crêpe de Bretagne. Les retombées pour les lauréats sont souvent significatives sur leur chiffre d’affaires.
Une offre inédite à Concarneau avec une formule à volonté.
Chez Mam Breizh à Concarneau, le client mange autant de crêpes qu'il le souhaite pour 12,90 euros le midi en semaine. Une formule qui bouleverse l'offre traditionnelle.
Hubert Poupard emploie neuf salariés Chez Mam Breizh.
17 crêpes. Qui dit mieux ? C’est le record de crêpes englouties par un client Chez Mam Breizh, à Concarneau. Le gourmand ne s’est pas ruiné pour autant car cette crêperie ne propose qu’un seul tarif : 12,90 euros à midi pour une formule à volonté. Le soir, il faut rajouter 1 euro et le week-end 3 euros. Les clients peuvent choisir quatre ingrédients dans les crêpes salées, trois dans les sucrées.
« En moyenne, les clients mangent 4,5 crêpes. Souvent, ils en prennent davantage la première fois, par curiosité. Ensuite, la consommation redevient raisonnable. On a un excellent taux de fidélité », assure Hubert Poupard. Cet entrepreneur a un parcours bien rempli : formation initiale dans la restauration, passage par les commandos Marine, emploi de commercial dans les assurances, création d’une entreprise de sécurité incendie…
7 jours sur 7
En 2014, il rachète le Restaumarché de Concarneau et le transforme en crêperie à volonté. Un concept qu’il a déposé à l’Institut national de la propriété intellectuelle. « Personne n’y croyait à l’ouverture, en février 2015. Aujourd’hui, plusieurs investisseurs me contactent. » La formule régale en effet bien au-delà de Concarneau. On vient de Brest, Lorient, Carhaix, Gourin… pour déguster ces crêpes traditionnelles. 12 000 couverts ont été servis cet été ! Le chiffre d’affaires, en revanche, est tenu secret. « Mon affaire ne plaît pas à tout le monde », justifie le propriétaire.
« Ce n’est pas du low cost, ni de l’industriel. Les produits sont tous locaux : farine Le Rhun, œufs de Trégunc, cidre Kerné… Ici, j’ai une clientèle de groupe ou familiale. Une grand-mère qui peut enfin payer la crêperie à ses petits-enfants », assure Hubert Poupard.
L’établissement est ouvert 7 jours sur 7, offre 200 couverts et un espace jeux pour les plus jeunes. L’entrepreneur envisage de créer une franchise et d’ouvrir huit autres crêperies dans les années à venir. Quimper et Lorient sont les premières villes sur sa liste.
Une première en Bretagne, vos crêpes dans la boîte aux lettres.
Depuis un an et demi, la crêperie La fontaine a développé « Des crêpes chez vous », une livraison à domicile du lundi au samedi. L'entreprise a encore d'autres projets à venir.
Didier Libotte et Christian Manach améliorent en permanence le site des Crêpes chez vous.
Certains Finistériens ont pris l’habitude d’aller chercher leur goûter… dans leur boîte aux lettres. En commandant ses crêpes avant 12 h sur le site www.descrepeschezvous.fr, on est livré dans l’après-midi.
La crêperie La fontaine est la seule à proposer ce service. « L’idée est venue un peu par hasard, avoue Christian Manach, le gérant des crêperies La fontaine (Pont-de-Buis) et de Coataudon (Brest). Pour développer notre clientèle, on a mis des paquets gratuits dans les boîtes aux lettres dans le secteur de Pont de Buis. Cela a bien marché. L’une de nos clientes nous a alors suggéré de faire des livraisons régulières. »
Perpétuelle adaptation
Au printemps 2015, Des crêpes chez vous voit le jour. Christian Manach embauche deux personnes, achète des fourgonnettes et crée un site Internet.
Didier Linotte, le responsable du site de Pont-de-Buis, observe :
Il a fallu un certain temps pour trouver la bonne formule concernant le tarif, la commande… On est en perpétuelle adaptation.
« C’est une tout autre façon de faire du commerce. Il faut sans cesse relancer le client, animer les réseaux sociaux… C’est compliqué mais passionnant », renchérit Christian Manach.
Le fichier comprend 1 500 clients, dont près de 600 sur Quimper. Les livreurs couvrent une zone allant de Pont-de-Buis à Carhaix en passant par la Cornouaille. La commande minimum est fixée à deux paquets de 6 (1,60 euro le froment et 1,60 euro le blé noir). Pour le moment, ces crêpes fraîches sont fabriquées à Pont-de-Buis.
Un site en projet près de Quimper
D’ici l’été, elles le seront au Rouillen, à Ergué-Gabéric. Christian Manach a en effet acquis un bâtiment. « L’idée est de se rapprocher de notre clientèle et de donner une vraie identité aux Crêpes chez vous », indique le patron. Trois ou quatre personnes devraient être embauchées portant l’effectif total de l’entreprise à 25 personnes.
À Ergué-Gabéric, les crêpiers proposeront aussi une petite restauration sur place et livreront les professionnels du secteur.
Krampouz vend 50 000 crêpières par an.
Qui dit crêpes dit billig (ou crêpière). Et qui dit billig dit Krampouz. La société basée aux abords de Quimper est le leader sur le marché.
La société basée à Quimper est le numéro 1 de la crêpière. Krampouz en écoule près de 50 000 par an, toutes fabriquées dans ses bâtiments longeant la Transbigoudène (Quimper/Pont-l’Abbé).
Pour Fabien Rozuel, directeur général adjoint, le marché est en constante progression « depuis au moins 10 ans ». Une croissance pas aussi importante que celui de la plancha (+ 30 %) mais, bon an mal an, elle se situe entre 3 et 5 % par an. Et cela ne devrait pas s’arrêter :
La restauration assise est en difficulté en raison du pouvoir d’achat et du temps disponible le midi notamment. Nous sommes plutôt confiants car la tendance de la restauration rapide (food truck, vente à emporter…) est une tendance lourde, de fond et mondiale.
A l’international
La société quimpéroise affiche une belle santé sur les marchés Sud et Nord-américains mais aussi en Angleterre, en Australie, en Afrique du Nord et même dans les pays arabo-persiques. « Nous enregistrons de beaux scores désormais sur Dubaï, les Émirats Arabes Unis… », indique le bras droit de Serge Kergoat, PDG.
Selon les deux hommes, la réussite de la société est due autant à la qualité du produit qu’à son prix (« relativement faible et vite amorti ») et à la volonté de l’entreprise d’investir dans la certification. « Les normes sont différentes dans chaque pays. Nous avons une réelle volonté d’investir dans ce domaine pour pouvoir nous émanciper et nous développer. »
Source : http://www.cotequimper.fr