La farine de blé noir de Bretagne sous IGP manque de terre
Alors qu’elle cherche actuellement à garantir la production de blé noir pour cette année, Christine Larsonneur, la directrice de l’association Blé Noir Tradition Bretagne ne cache pas son inquiétude : « Pour l’instant, on a 100 à 150 producteurs de moins que l’année dernière, sur 350 à 400. » Il ne lui reste plus que quelques semaines pour combler ce retard. Semée du 15 mai au 15 juin, cette céréale est récoltée de mi-septembre à fin octobre. Elle ne manque pourtant pas d’intérêt pour les cultivateurs : « C’est une bonne plante pour asphyxier les mauvaises herbes et nettoyer les sols, argumente Christine Larsonneur. Elle ne nécessite pas de traitement ni d’engrais. »
Un appel aux agriculteurs
Alors, qu’est-ce qui cloche cette année ? Les producteurs préfèrent pour l’instant se tourner vers les autres cultures de printemps, aux rendements plus élevés, comme le blé, l’orge ou le tournesol, car elles seront mieux rémunérées en raison de la pénurie liée à la guerre en Ukraine. Un appel est donc lancé à tous les cultivateurs disposant de parcelles disponibles.
La conjoncture actuelle ne nous permet pas de trouver les surfaces nécessaires pour répondre à la demande des meuniers bretons.
On vous explique tout dans ce communiqué de presse ci-dessous, n'hésitez pas à partager pour la sauvegarde de notre agriculture bretonne et d'une production exclusivement locale : La farine de blé noir de Bretagne sous IGP
La Russie, premier producteur mondial
Si l’on regarde la production de blé noir par pays, c’est tout le marché mondial qui risque d’être déséquilibré par la guerre en Ukraine. Selon les chiffres 2019 de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la Russie est de loin le premier producteur, avec 758 702 tonnes et 33 % des exportations mondiales. En deuxième position se trouvait la Chine, avec 430 166 tonnes. L’Ukraine complétait le podium avec 85 020 tonnes, juste devant les États-Unis et le Brésil.
La France n’arrivait qu’en quinzième position avec 11 700 tonnes produites en 2019. Grâce à des conditions météo favorables, l’année 2021 a été bien meilleure dans l’Hexagone, avec 25 600 tonnes produites. Mais il faut tout de même, bon an mal an, importer de 5 000 à 10 000 tonnes pour couvrir nos besoins.
Faut-il s’attendre à voir le prix des crêpes flamber ? « Le coût de la farine pour une galette au beurre vendue 2 €, c’est 10 ou 12 centimes, temporise Gilles Stéphan, le président de la Fédération des crêpiers de Bretagne. Mais on a déjà dû encaisser la hausse du prix de l’énergie et on a du mal à trouver du personnel, ce qui pousse à augmenter les salaires… Tout ça se cumule. » Il espère toutefois que la hausse des prix restera mesurée : « Le portefeuille de nos clients n’est pas extensible. La crêperie doit rester un lieu convivial où l’on vient en famille, ce n’est pas réservé à une élite. »