Les crêpières Krampouz font le tour du monde
Créée en 1949, la société Krampouz, qui vient de s’agrandir à Pluffagan, a vu son chiffre d’affaires grimper de 35 % depuis 2019. Forte de 100 salariés, elle fabrique 100 000 billigs, gaufriers ou planchas par an, à destination des particuliers et des professionnels. Mais chaque pays l’utilise à sa façon !
Claude Leguellec, chef d’équipe de chaudronnerie, a débuté sur l'ancien site Krampouz de Pouldreuzic il y a 38 ans. LP/T.P.
C’est le 15 mars dernier que l’entreprise Krampouz (crêpe en breton) a officiellement inauguré l’extension (de 6 500 à 10 000 m2) de son site à Pluguffan, à l’ouest de Quimper. Spécialisée dans la fabrication des crêpières et gaufriers en fonte, électriques ou à gaz, et dans les planchas épinoches et les grills à destination des professionnels et des particuliers, l’entreprise emploie actuellement plus de 100 salariés et fabrique 100 000 objets par an à destination de… la quasi-totalité des pays du monde. Son chiffre d’affaires a grimpé de 35 % depuis 2019.
Même en Nouvelle-Zélande ou au Proche Orient, on trouve des produits Krampouz. « Le snacking sucré ou salé est très présent à l’étranger. Chacun va s’approprier le savoir-faire Krampouz et l’adapter localement pour faire des tortillas, des tacos, des crêpes vietnamiennes. Mais nous avons des zones prioritaires notamment l’Europe, les États-Unis, le Canada, le Mexique », explique Claire-Alice Rozic, responsable marketing.
L’entreprise a été créée en 1949 à Pouldreuzic, le site historique de Krampouz, par Jean-Marie Bosser qui a commencé par fabriquer des crêpières au gaz pour les professionnels. À l’époque, tout était fait manuellement : découpage, pliage et finitions. Ce temps est révolu : le découpage se fait maintenant soit avec des machines laser soit par poinçonnage, des robots étant chargés des tâches les plus pénibles.
Le personnel est beaucoup plus qualifié, formé aux machines en fonction de la spécialité de chacun : tôlerie, pliage, découpage, chaudronnerie. La société a déménagé à Pluguffan en 2001 et a été rachetée par le groupe Seb en 2019. Malgré les changements, déménagements et les diversifications, le savoir-faire et l’authenticité d’origine n’ont pas pris une ride.
Claude Leguellec, chef d’équipe de chaudronnerie, est l’un des salariés les plus anciens de l’entreprise. Âgé de 58 ans, il a débuté il y a 38 ans à Pouldreuzic avec le fondateur de la marque. De saisonnier, ce mécano de formation s’est passionné pour le métier et a occupé les postes dans le montage, le tournage puis dans la chaudronnerie, notamment les finitions des appareils, soudure, ossature.
« À l’époque, raconte-t-il, on était six et tout était vraiment artisanal. On ne fabriquait que des crêpières à gaz et tout était fait à la main, sans aide de machines. Avec le déménagement à Pluguffan, puis l’extension, il y a de gros changements. C’est un robot qui fait maintenant le goujonnage et la soudure des plaques de plancha. C’était un travail très pénible. Imaginez le poids des plaques, 10 kg chacune… »
« Avant on mangeait des crêpes toute la journée »
Néanmoins, comme Claude le souligne, même si des robots sont chargés maintenant de certaines tâches pénibles, le savoir-faire des salariés reste le même. « Il y a plus de postes qualifiés mais certains métiers spécifiques, comme les soudeurs, ont conservé leur savoir-faire du début. Ce sont les artistes de la fabrication. »
Même s’il voit passer des billigs tous les jours, Claude Leguellec fait rarement des crêpes chez lui. Il faut dire qu’il a déjà beaucoup donné : « Dans le temps, on fabriquait des manèges à crêpes pour les professionnels. Comme il fallait les tester, on mettait tous la main à la pâte et on testait la capacité de la machine. Bien sûr, on mangeait des crêpes toute la journée ». La relève est désormais assurée jusqu’au bout du monde.
Source : https://www.leparisien.fr
