Pont-l’Abbé - Musée bigouden

« La crêpe en toute intimité », c’est l’exposition proposée, au Musée bigouden à Pont-l’Abbé (Finistère), dans le cadre d’une thématique qui aborde l’historique et l’évolution sociale de cette tradition gastronomique. À voir jusqu’au 31 octobre 2020.

Chantal Morvan, collaboratrice du Musée bigouden, et Bernard Le Floc’h, adjoint à la culture, dans la partie du musée dédiée au thème de la crêpe et de la galette. | OUEST-FRANCE
Chantal Morvan, collaboratrice du Musée bigouden, et Bernard Le Floc’h, adjoint à la culture, dans la partie du musée dédiée au thème de la crêpe et de la galette. | OUEST-FRANCE

« Et vous, êtes-vous plutôt crêpe ou galette ? » C’est toute la question qui sert de fil conducteur au programme muséographique qui réunit, outre le Musée bigouden, l’ancienne abbaye de Landévennec, le musée de Dinan, l’Écomusée des monts d’Arrée et le Musée départemental breton à Quimper. « Chaque musée engagé dans cette opération a choisi d’aborder cette thématique sous un angle différent selon sa spécificité et son territoire », présente Bernard Le Floc’h, adjoint à la culture. Au fil des années, la crêpe-galette est devenue très populaire et emblématique de la Bretagne.

La notion de matrimoine

Au Musée bigouden, cette thématique est déclinée sous l’angle « La crêpe en toute intimité ». « L’équipe du musée, composée de Solenn Boënnec, Rozenn Tanniou et Chantal Morvan, a fait un gros travail de collectage dans les maisons de retraite du Pays bigouden, souligne l’élu. Beaucoup d’anciens sont venus spontanément. Des souvenirs très doux, attachés à la crêpe, remontaient. Quel goût avait la crêpe ? Comme un petit goût de bonheur… »

Cette exposition apporte des réponses au-delà de l’aspect purement alimentaire de ce simple mets : « Comment une crêpe peut nous questionner sur nos habitudes de (sur)consommation ? Sur l’usage du temps ? Du bonheur ? Comment peut-elle nous parler de la notion de matrimoine ? Comment ce petit mets va nous permettre de parler des bouleversements sociétaux ? », interroge Bernard Le Floc’h.

Car « La crêpe en toute intimité » met en lumière le rôle de la maîtresse de maison. « Toujours debout, elle doit à la fois surveiller le feu en le régulant, graisser la bilig, prendre la louchée de pâte, l’étaler à la rozell, retourner avec la spanell, servir chacun au fur et à mesure…, détaille l’adjoint à la culture pont-l’abbiste. Et, par-dessus tout, ne rien perdre de la conversation. » Qui dit crêpe dit forcément partage, grande tablée et expression orale dynamique !

Du plat du « pauvre » à la gastronomie

De 1850 au début du XXe siècle, puis à partir des années 1950 où la crêpe a véritablement changé de statut, passant d’un plat de « pauvre » à un incontournable de la gastronomie bretonne… « Aujourd’hui, en Pays bigouden, la crêpe désigne l’ensemble des blés noirs et froments. Le terme galette, lui, est préféré pour désigner une crêpe plus épaisse », précise Bernard Le Floc’h. Sans oublier les kouigns, spécialité bigoudène toujours très appréciée.

« La crêpe en toute intimité » est une exposition où passé et présent se mêlent au fil d’une scénographie originale, réalisée par Michel Fagon. Un menu passionnant à dévorer sans modération.

Jusqu’au 31 octobre 2020, exposition « La crêpe en toute intimité », au Musée bigouden, à Pont-l’Abbé. Juillet, août et septembre, tous les jours, de 14 h à 18 h ; fermé le lundi et jours fériés. Tarifs : plein, 5 € ; réduit, 3,50 € ; tarif famille, 11 € ; gratuit moins de 11 ans.

Source : https://www.ouest-france.fr