Sarrasin - Blé noir
Ed du (en breton) : « le Blé des pauvres »
Le sarrasin, aussi appelé, blé noir n'est pas une céréale.
Le sarrasin n'est pas de la famille des graminacées comme le sont l'orge ou le blé (genre triticum), mais de celle de l’oseille ou de la rhubarbe (les polygonacées), qui sont des plantes à fleurs.
Ce sont les graines du sarrasin qui sont récoltées et consommées, et non un fruit, une feuille ou une fleur.
Les Bretons ont échappé à la famine grâce à cette petite graine noire.
Ne contenant pas de gluten, cela ne fait donc pas prendre du poids et ne cause pas de difficulté de digestion. Si le pain, les pâtes et le riz sont interdits : on peut compenser par des galettes de sarrasin.
Nom scientifique : Fagopyrum esculentum Moench, famille des Polygonacées.
Noms communs : sarrasin, blé noir, blé de barbarie, bucail
- Breton : gwiniz du.
- Catalan : fajol, blat cairut et blat negre.
- Patoi (vallée d'Aure) : milhmourou
- Allemand : Buchweizen.
- Anglais : buckwheat.
- Espagnol : trigo-sarraceno
- Italien : fagopiro, grano sarraceno.
Il est cultivé pour ses graines. Il est consommé en alimentation humaine et animale sous forme de bouillies ou galettes.
Il est souvent erronément considéré comme une céréale à cause de son importance dans l'alimentation et de son appellation courante « Blé noir ».
C'est une plante annuelle à fleurs (dont on tire un miel utilisé pour produire le chouchen traditionnel).
Une valeur nutritive exceptionnelle
La farine de Sarrasin se démarque en effet par l'absence de gluten, une composition riche en minéraux (calcium, phosphore, magnésium, fluor), sa protéine contient également des acides aminés essentiels (lysine, cystine, arginine, histidine, tryptophane...), elle est également riche en vitamines B et PP.
Sa composition le classe comme l'un des aliments végétal, aux plus hautes valeurs biologiques nutritives.
Très digeste c'est un aliment recommandable des menus diététiques.
Voici de quoi réjouir les végétariens et tous ceux qui ne tiennent pas à manger beaucoup de viande. Parmi toutes les sources de protéines végétales, le sarrasin vient en tête pour la qualité de l'apport protidique qu'il nous fournit.
D'autres infos: Wikipedia
Une plante venue d'Asie
L'origine
On estime l'apparition des premières galettes à 7 000 avant notre ère. A l'époque, elles étaient préparées à partir de toutes sortes de céréales et entraient dans la nourriture de base, au même titre que les soupes et les bouillies. Il doit son nom de « sarrasin » à la teinte foncée de ses graines, qui sont broyées pour obtenir une farine grise sans gluten (et, donc, non panifiable), qui sert notamment à préparer les fameuses galettes bretonnes.
Cette bouillie d'eau et de sarrasin broyé se prêtait fort bien à être cuite en fines couches et rendue solide sous forme de disque, pâte versée sur des pierres plates chauffées en plein soleil. Nos galettes sont nées ainsi, cuites sur la pierre, sur la tuile, sur une billig : ces mots sont littéralement repris dans la langue Bretonne...
Traditionnellement cultivé au Népal, en Chine et en Sibérie, le sarrasin, ou blé noir, a fait son apparition en France au XIIème siècle au retour des Croisés, à qui l'on doit l'importation de cette plante d'Asie et s'est implanté en Bretagne au XVIe siècle, si l’on se base sur les mentions écrites.
De nombreuses études palynologiques attestent de la présence de cette polygonacée dans l’ouest de la France du Néolithique Ancien (1) à nos jours en passant par l’époque gallo-romaine et le Moyen Âge.
La première mention écrite de sarrasin date de 1460 dans le cartulaire du chapitre d’Avranches (2) : « frumentorum sarracenorum ». Les quelques descriptions du XVIe siècle qui nous sont parvenues sont celles de médecins amateurs de botanique qui n’ont pas toujours vu les plantes qu’ils décrivent. C’est probablement le cas du sarrasin et du maïs qui sont très souvent confondus dans les textes. Dans les Commentaires très excellents de l’histoire des plantes (3), on trouve les dénominations de « Turcicum frumentum », « Bled sarrasin » et « Bled de Turquie » pour la même plante. Si pour l’auteur, il s’agit de synonymes désignant la même plante, le dessin montre bien du maïs avec la mention « bled de Turquie » au-dessus.
Le même problème pour la traduction et l’interprétation du nom Turcicum Frumentum est soulevé par Jean-Jacques Hémardinquer (4) sur deux textes du XVIe siècle. Dans Les grandes Heures d’Anne de Bretagne (5), le terme de blé de Turquie est également utilisé pour le sarrasin. Enfin, dans L’Histoire des plantes, contenant les espèces, différences, formes, noms, vertus & opérations des Herbes de Rembert Dodoens (6), la plante présentée sous le nom de « blé noir » à la page 122 correspond à du mélampyre. Pour trouver la définition du sarrasin, la solution est à la page 319 sous le nom de « Dragée aux chevaux » ou encore « Tragotrophon ». Enfin, dans l’item « blé de Turquie » qui correspond chez lui au maïs, il donne comme synonyme « blé de sarrasin ».
À la même époque, Noël du Fail (7) signale qu’il n’est cultivé en Bretagne que depuis quelques décennies. Dans la Manche, Gilles de Gouberville en est encore aux expérimentations en ce qui concerne son intégration dans le système d’assolement (8). Ce qui ne sera plus le cas pour les siècles suivants, puisqu’il sera systématiquement mis en tête d’assolement.
Autant dire qu’au XVe siècle la connaissance du sarrasin était loin d’être évidente. On le confond avec d’autres végétaux et on l’identifie comme venant de l’étranger, avec des origines inconnues : Turquie, Afrique, Inde, Asie...” (9).
- Loïc GAUDIN, Transformations spatio-temporelles de la végétation du nord-ouest de la France depuis la fin de la dernière glaciation. Reconstitutions paléo-paysagères, Thèse doctorat, Université de Rennes 1, Rennes, 2004, 772 p.
- Livre vert de la Cathédrale d’Avranches (Bibl. mun. d’Avranches, ms 206).
- Leonhart FUCHS, Commentaires tres excellens de l’hystoire des plantes, Paris, Jacq. Gazeau, 1549, 584 p.
- Jean-Jacques HEMARDINQUER, « Note sur l’alimentation à la fin du XVIIIe siècle », Annales. Économies, Sociétés, Civilisations, 1968, vol. 23, no 4, p. 819-822.
- Jean BOURDICHON, Les grandes Heures d’Anne de Bretagne, 1505, 476 p.
- Rembert DODOENS, Histoire des plantes, contenant les espèces, différences, formes, noms, vertus & opérations des Herbes, traduit par Charles de L’ECLUSE, Anvers, l’Imprimerie de Jean Loë, 1557, 604 p.
- Noël DU FAIL, Les Contes et discours d’Eutrapel par le feu Seigneur de la Herissaye..., Rennes, Pour Noel Glamet, 1598, p. 267.
- Michel NASSIET, « La diffusion du blé noir en France à l’époque moderne », Histoire & Sociétés Rurales, 1998, no 9, p6.
- Extrait d’un article en cours de publication : CHAUSSAT Alain-Gilles, « Une autre région du sarrasin : Le bocage Normand » in Actes du colloque de Saint-Brieuc, Goût de l’authentique et construction émotionnelle des paysages touristiques, Colloque international de Saint-Brieuc - 6 et 7 juin 2012.
La plante
C'est une plante basse, buissonnante à feuilles vertes en forme de cœur ou de pointe flèche triangulaires, dont les fleurs de cinq pétales sont blanches ou rosées. Les fleurs très odorantes, sont disposées en panicules (grappe serrée).
« Ah ! Nulle bretonne n'est plus mignonne à voir que la belle que l'on appelle fleur de blé noir. Non, non! Nulle bretonne n'est si mignonne à voir que ma Fleur de blé noir ». - Théodore Botrel
La graine
- Le fruit : akène noir, est de forme triangulaire et renferme une amande farineuse blanche. Une fois broyé, la farine est de couleur grisâtre.
La graine de sarrasin doit être décortiquée pour être comestible ; sa forme triangulaire complique l'opération et nécessite un outillage spécial. Les graines sont d'abord nettoyées et triées par grosseur, puis elles sont écrasées entre 2 meules de façon à retirer l'enveloppe sans altérer la graine. Elles sont par la suite laissées telles quelles, sectionnées en différentes grosseurs, rôties ou non. Le sarrasin concassé ou entier rôti, nommé « kasha », consommé surtout en Europe de l'Est, acquiert une saveur et une coloration plus prononcées. Le sarrasin est également transformé en farine : plus la farine est foncée, plus elle a conservé de nutriments.
- Un hectolitre pèse 68 à 75 kg. L'ordre de grandeur de prix est de 600 euros la tonne (2008).
La culture
Si la Bretagne est connue pour être la patrie des galettes de blé noir, c'est parce que les terres et le climat tempéré de ce pays convenaient parfaitement à la culture du sarrasin qui supporte mal les grandes différences de température.. On surnomme par ailleurs cette plante, plante des 100 jours, en référence à sa culture qui s'étend sur trois mois. Le sarrasin peut être semé comme culture dérobée (cycle de 3 mois), après un fourrage annuel de printemps. En culture principale, le semis a lieu en avril-juin ; la récolte s'effectue alors en septembre-octobre. Le sarrasin était facile à cultiver, car poussant vite dans un sol pauvre, acide et sableux, et nécessitait peu de soins.
Il couvre le sol, empêche la venue des mauvaises herbes et nettoie le terrain. C'est également un engrais vert exceptionnel. Il n'a besoin que peu ou pas d'engrais, et pas d'herbicide, étant d'une rare résistance les insecticides sont inutiles, ce qui en fait une plante idéale pour la culture biologique, c'est peut être la plante la plus écologique qui existe.
Les variétés
S’il existe plus de 2 500 variétés de sarrasin, on fait généralement une différence entre les variétés dominantes dites « Silver – U.S.A. » ou « Silver – D », (argentées), procurant la couleur noire, les variétés « Tatare » et la variété « de Chine » qui serait d’après certains auteurs la seule décorticable.
Ces dernières variétés résistent encore mieux au froid et sont considérées comme les variétés originales voire même comme des mauvaises herbes. Ce qui différencie une variété Tatare des blés noirs, c’est sa couleur châtain clair ou kaki (vert/brun).
En France, une dizaine de variétés de sarrasin est disponible sur le marché des semences. Cela permet à l’agriculteur de choisir celle qui s’adapte le mieux à ses terres et son climat. Enfin, le choix d’une variété de blé noir est guidé en fonction de l’utilisation des graines de sarrasin, principalement pour l’alimentation humaine (par exemple pour faire de la farine de sarrasin).
Quelques Variétés « classiques » : Billy, Drollet, Kora, La Harpe, Orphée, Carte Noire, Lilejat Spacinska.
2 variétés « locales » : Petit Gris JPC et Petit Gris JPLR.
- LA HARPE
La référence pour la production de farine. C'est la seule variété référencée dans l'IGP 'farine de blé noir de Bretagne'.
Variété demi-précoce, adaptée à l'ensemble du territoire français. - PANDA
Interculture courte avec une croissance rapide et un fort pouvoir étouffant permettant une bonne maîtrise des adventices. Permet de réduire les apports en Phosphore sur la culture suivante. Variété précoce, et espèce très gélive (-1C°). - KORA
Interculture courte avec une croissance rapide et un fort pouvoir étouffant permettant une bonne maîtrise des adventices. Permet de réduire les apports en Phosphore sur la culture suivante. Variété précoce, et espèce très gélive (-1C°). - LILEJA
Interculture courte avec une croissance rapide et un fort pouvoir étouffant permettant une bonne maîtrise des adventices. Permet de réduire les apports en Phosphore sur la culture suivante. Variété précoce, et espèce très gélive (-1C°).
La variété LILEJA dispose d'un gros PMG et d'un rendement en grain très intéressant. Elle est plus précoce et plus productive que la variété LA HARPE. De plus, son grain plus gros est plus facile favorable à une débouchée en décorticage.
Agriculture biologique
Malgré un rendement parfois très irrégulier, le sarrasin est de plus en plus employé dans nos cultures bretonnes et françaises.
La graine de sarrasin a vu sa production décroître au fil des années (-95% de production entre 1918 et 1964 aux États-Unis, par exemple).
Pour autant, de nouvelles études de la plante lui assurent de beaux jours. Le sarrasin a des avantages que d’autres n’ont pas. Sa culture a un faible impact environnemental car elle est très résistante aux maladies et elle ne nécessite pas l’usage de produits chimiques puisqu’elle étouffe les mauvaises herbes. Il est donc courant de voir un agriculteur mêler le sarrasin avec une autre culture, car du coup, elle nettoie les champs et diminue l’emploi de pesticides (même naturels).
Amie des abeilles
Puisque c’est une plante à fleurs, le sarrasin est mellifère (dont le nectar est utilisé par les abeilles pour élaborer le miel) ! Moins qu’avant, car aujourd’hui ce sont des espèces de sarrasin provenant de centres agronomiques. Mais, les abeilles et autres insectes pollinisateurs butinent aisément les fleurs, ce qui donne un miel qui est plutôt fort et à la texture crémeuse, de couleur assez sombre. Ce miel particulier est récolté essentiellement en Bretagne et dans les Pays de la Loire, car la production du nectar dont raffolent les insectes se fait par des conditions spécifiques : entre 20 et 25 degrés et 100% d’humidité. Autant vous dire que la saison estivale de Bretagne est parfaite, car elle correspond à la période de floraison de la plante !
La conservation
La conservation du sarrasin est assez étonnante. Nous devrions tous conserver notre farine de sarrasin au frais (réfrigérateur ou congélateur), hermétiquement et jusqu’à deux mois après ouverture. Réfrigérer la farine de sarrasin non raffinée en retarde le rancissement. La farine se conserve moins d'un an.
La graine doit aussi être conservée dans une boîte fermée, à l’abri de la chaleur et de la lumière.
La consommation
En cuisine
En Bretagne, on connaît surtout le sarrasin pour sa farine, dans nos galettes. Il existe aussi du pain au sarrasin (forcément mélangé à une autre farine car faute de gluten le sarrasin n'est pas panifiable).
Il se consomme aussi nature, sous sa forme de graine, dont la cuisson se déroule comme celle du riz ou du blé.
On peut l'utiliser en cuisine, un peu comme le blé : les Américains en font des pancakes, les Russes des blinis, les japonais des nouilles de Soba, les Italiens des pâtes, et partout dans le monde les galettes ou crêpes. Dans les pays de l'Est le grain décortiqué grillé est utilisé pour faire la Kasha.
On peut le faire germer, et utiliser ces germes parsemés sur des salades. Les pousses de sarrasin fraiches peuvent être transformés en jus. Il existe des recettes ou la feuille de sarrasin remplace les épinards.
Outre les différentes manières de la cuisiner, elle possède aussi un autre avantage : celui de pouvoir être consommée à n’importe quel repas. Au petit-déjeuner, au déjeuner, à l’apéritif ou au dîner, ça en fait un aliment très polyvalent.
Les écales servent de bourre d'oreillers pour les consommateurs allergiques.
En boisson
- Au Japon, le « sobacha », un thé de graine de sarrasin contenant toutes les propriétés les plus appréciables de la plante. Il est antioxydant et détoxifiant. Son goût est assez proche du naturel, mais si vous ajoutez une cuillère de thé vert à votre mélange, vous aurez la boisson détox parfaite. Vous pouvez même créer votre propre mix de thé.
- Les bières bretonnes à base de sarrasin, comme la Gwiniz Du ou la Telenn Du.
- Il existe aussi des whisky Edu.
Les crêpes et galettes
Le froment étant réservé aux riches propriétaires, longtemps le sarrasin, et notamment les galettes, a fait office de pain dans les bouillies et les soupes qu'il rendait plus consistantes.
De plus, on pouvait le broyer gratuitement avec des moulins à bras sans devoir passer par les moulins payants.
Ce n'est qu'à la fin du XIXème siècle, et la démocratisation du pain au froment, que le sarrasin a perdu de son influence dans la gastronomie. Avant que le froment ne devienne donc accessible à tous, existaient deux types de préparations à base de sarrasin : la galette et la crêpe de blé noir.
La galette comme on la consomme encore aujourd'hui était plutôt une spécialité de la Haute-Bretagne. On la garnissait de viandes, de jambon, de saucisses, de fromage et de poissons.
En revanche, en Basse-Bretagne, on réalisait une galette (disons crêpe) longuement travaillée à la main, très craquante et friable (kraz), cuite sur le pillig, elle était beaucoup plus fine. Cette texture particulière, qui rendait son garnissage difficile, justifiera son abandon progressif au profit d'un produit plus classiques appelées ici « crêpes de blé noir ». Si de nos jours, certains ajoutent des œufs, du beurre, voire du lait ou de la farine de froment afin d'obtenir une galette plus souple et colorée : la recette d'eau, de sel et bien sûr de sarrasin, demeure la même depuis bientôt 1 000 ans.
Avant même l'utilisation généralisée du froment, on consommait déjà des crêpes sucrées. Celles-ci étaient faites à base de sarrasin auquel on ajoutait des œufs, du sucre et des épices comme la cannelle.
Populaires sur l'ensemble du territoire français, les crêpes, telles qu'on les connaît aujourd'hui, n'existent finalement que depuis un peu plus d'un siècle. Elles possèdent différents noms selon les régions et le fait qu'elles soient fines, épaisses, croustillantes, moelleuses, grandes ou petites. On les connaît par exemple sous le nom de tantimolles en Champagne, vautes dans les Ardennes, roussettes en pays d'Anjou ou encore crupets en Gascogne.
Populaires sur l'ensemble du territoire français, les crêpes, telles qu'on les connaît aujourd'hui, n'existent finalement que depuis un peu plus d'un siècle. Elles possèdent différents noms selon les régions et le fait qu'elles soient fines, épaisses, croustillantes, moelleuses, grandes ou petites. On les connaît par exemple sous le nom de tantimolles en Champagne, vautes dans les Ardennes, roussettes en pays d'Anjou ou encore crupets en Gascogne.
Avant même l'utilisation généralisée du froment, on consommait déjà des crêpes sucrées. Celles-ci étaient faites à base de sarrasin auquel on ajoutait des œufs, du sucre et des épices comme la cannelle.
Le froment étant réservé aux riches propriétaires, longtemps le sarrasin, et notamment les galettes, a fait office de pain dans les bouillies et les soupes qu'il rendait plus consistantes.
De plus, on pouvait le broyer gratuitement avec des moulins à bras sans devoir passer par les moulins payants.
Ce n'est qu'à la fin du XIXème siècle, et la démocratisation du pain au froment, que le sarrasin a perdu de son influence dans la gastronomie. Avant que le froment ne devienne donc accessible à tous, il existait deux types de préparations à base de sarrasin : la galette et la crêpe de blé noir.
Valeurs nutritives
Au delà des vertus de son miel, qui sont approximativement les mêmes que les autres miels (c’est-à-dire extraordinaires), la graine de sarrasin possède beaucoup d’avantages. Notamment celui de ne pas contenir de gluten. Cela la rend inapte à la confection de pâtes (à moins d’effectuer un mélange avec une autre farine panifiable) mais cela lui confère un côté très digeste, comme le riz complet ou le quinoa. Aussi, c’est une grande source d’acides aminés essentiels et de protéines végétales. Plus que la plupart des autres graines
Plus riche en calcium que le blé, il devrait faire partie du régime alimentaire de tous ceux qui ont un besoin accru de cet élément de charpente. Contenant des protéines essentielles, des acides aminés, des vitamines et minéraux, comme de la vitamine B1, du magnésium et du phosphore. Le sarrasin est indiquée pour les nerveux, les irritables et les gens stressés. Dans sa composition on trouve encore du fer, du fluor, du zinc, et de la vitamine P qui en fait un excellent protecteur des parois des vaisseaux sanguins, il est recommandé dans les maladies cardio-vasculaires.
100 g/jour de sarrasin peut constituer 40% du besoin d'un adulte en vitamine B1. Le stérol du sarrasin peut jouer un rôle dans la prévention du cholestérol.La présence de la vitamine P qui contient la flanoïde rutine est connu pour réduire le cholestérol et protéger les vaisseaux sanguins, d'autant plus efficace additionnée de vitamine C. Riche en lysine, deux fois plus que le blé ou le riz, le sarrasin fait partie des aliments augmentant l'assimilation du calcium, stimulant le système immunitaire, prévenant l'artériosclérose.
La digestion du sarrasin étant plus lente que les autres carbohydrates, ce phénomène permet de réduire l'impression de faim, en cours de journée et par conséquence réduire les calories et le sucre dans le sang. Ce peut être un excellent aliment en cas de diabète.
Le sarrasin contient toute une gamme de substances complexes appelées flavonoïdes, dont un certain nombre d'études ont montré qu'elles inhibent la prolifération du cancer. Deux complexes en particulier, la quercétine et la rutine, sont particulièrement prometteuses, car elles semblent lutter contre le cancer de deux manières différentes.
Les hormones qui favorisent le cancer ont du mal à se lier aux cellules saines en présence de ces substances, qui peuvent littéralement stopper le cancer avant même qu'il n'apparaisse. Si des substances cancérigènes pénétraient à l'intérieur des cellules, ces complexes pourraient atténuer les lésions de l'ADN, le message chimique codé qui dicte le processus normal de division cellulaire.
Pour 100 g de sarrasin
- Calories : 302 Kcal
- Protéines : 10/13 g
- Glucides : 60 g
- Lipides : 2.5 g
- Magnésium : 230 mg
- Potassium : 460 mg
- Phosphore : 347 mg
Son index glycémique de 54/110 est considéré comme bas : il vous fournira de l’énergie tout au long de la journée, sans pic.
Bilan et avenir
Malgré sa remarquable valeur nutritive, la culture en sera peu à peu abandonnée après la seconde guerre mondiale au profit de céréales à meilleur rendement sur sol enrichi, et l'alimentation se diversifiant, les débouchés de la farine de blé noir s'amoindrissent.
Seuls quelques utilisations particulières et le maintient des traditions dans certaines régions vont permettent de conserver la culture de quelques hectares, en Belgique et en Bretagne principalement.
La culture du Sarrasin, oubliée de l'agriculture moderne, ne doit toutefois pas tomber dans l'oubli. Sa culture ne nécessite aucun amendement des sols, son développement étant meilleur sans utilisation d'engrais ou de pesticide. La fleur est également l'une des plus riches pour les abeilles et sa proximité est particulièrement appréciée des apiculteurs.
Aujourd'hui, près de quatre-vingt pour cent des farines de blé noir consommées en France proviennent de Chine, de Russie, de la Pologne et du Canada.
Rien qu’en Bretagne, 11 000 tonnes de graines de sarrasin sont consommées chaque année, pour 3 300 hectares de production et quelques 400 producteurs. Parmi eux, 15% pratiquent l’agriculture biologique. Et c’est en 2010 que le sarrasin voit se mettre en place une IGP, Indication Géographique Contrôlée.
Qu'est-ce qu'une IGP ?
L’Indication Géographique Protégée (IGP) est une reconnaissance européenne garantissant un lien entre un produit et un territoire. L’IGP « farine de blé noir de Bretagne® IGP » est détenue par l’Organisme de Défense et de Gestion (ODG) Blé Noir Tradition Bretagne qui rassemble 3 collèges :
- Producteurs
- Organismes Stockeurs
- Meuniers.
Le cahier des charges décrivant les conditions de production doit être respecté par chaque opérateur.
Ainsi, avec l’IGP « farine de blé noir de Bretagne® IGP », les consommateurs sont assurés que le blé noir a été cultivé, stocké et écrasé et la farine qui en est issue est produite en Bretagne, y compris la Bretagne historique avec la Loire-Atlantique.
Comme pour tous les produits sous signe d’identification de la qualité et de l’origine, des contrôles réalisés par des organismes indépendants permettent de s’assurer du respect des conditions et de la zone de production.
L'association Blé Noir Tradition Bretagne, créée en 1987 à Ploërmel à l'initiative de meuniers bretons, pour relancer et promouvoir la production et la transformation de blé noir dans notre région.
L'Indication Géographique Protégée pour la Farine de blé noir de Bretagne®
Lancez la vidéo ci-dessous pour profiter d'une présentation de l'IGP « Farine de Blé Noir de Bretagne® » réalisée en partenariat avec la région Bretagne et Toot! Créations sonores et visuelles.
Quand on imagine que cette graine miracle aux vertus si nombreuses a failli être oubliée, on se dit qu’on a eu de la chance. Aujourd’hui, grâce à la mondialisation et à internet, les recettes à base de sarrasin se multiplient et de nombreux pays l’utilisent dans leur gastronomie, dont la France.
Vidéos - Photos
Un reportage très intéressant sur le blé noir cultivé en Bretagne
Le déclin de la culture du sarrasin en 1972
La récolte du blé noir en 2003