Musée de Dinan - Histoire de la crêpe et de la galette
« Êtes-vous plutôt crêpe ou plutôt galette ? »
La galette comme patrimoine culturel. C’est ce que nous expliquera le musée de Dinan (Côtes-d’Armor), l’été prochain, à l’abbaye de Léhon. En attendant, il cherche documents et témoignages.
La fabrication des galettes, un dessin d’Yvonne Jean-Haffen à découvrir l’été prochain lors de l’exposition à l’abbaye (collection des musées de Dinan). ©OUEST-FRANCE
L’initiative
« Le musée de Dinan veut mettre en œuvre un projet visant à étudier l’histoire de la crêpe et de la galette en Bretagne, et à valoriser la filière économique liée à ces deux emblèmes de la gastronomie bretonne », explique Frédéric Bonnor, le conservateur dinannais.
Intitulé « et vous, êtes-vous plutôt crêpe ou galette ? », ce projet prendra la forme de cinq expositions temporaires, présentées dans les cinq musées de France bretons.
Dinan s’est associé au musée de Landévennec, à l’écomusée des Monts-d’Arrée, au musée Breton de Quimper et au musée Bigouden de Pont-l’Abbé.
Une exposition à Léhon
À Dinan, l’exposition sera présentée à l’abbaye Saint-Magloire, de Léhon, du 27 juin au 30 septembre 2020. « Ensuite, à l’automne 2020, l’équipe du musée de Dinan mènera des ateliers et des conférences autour du thème de la galette. L’exposition donnera l’occasion de parler de la fabrication de la galette et des différents produits qui l’accompagnent, le beurre, le cidre, les œufs, les saucisses, etc. »
Elle sera aussi l’occasion d’évoquer le poids économique de ce secteur dans le pays de Dinan aujourd’hui.
« Un appel est donc lancé à la population, pour collecter les témoignages sur l’histoire de la crêpe et de la galette dans le pays de Dinan, et réunir les photographies, cartes postales et objets qui illustreraient cette histoire. »
Un documentaire en préparation
Enfin, le projet « et vous, êtes-vous plutôt crêpe ou galette ? » prendra la forme d’une publication scientifique sur le thème et d’un film réunissant plusieurs témoignages sur le sujet, « les Bretons témoignent ».
Dans le cadre de ce projet, la ville de Dinan souhaite fédérer le maximum d’acteurs autour de son musée. Notamment, en impliquer la filière économique locale. « Nous lançons donc un appel aux professionnels de la crêpe, de la galette et du cidre qui souhaiteraient s’impliquer dans le projet. Mais nous voulons aussi impliquer la population et les associations locales dans la préparation de l’exposition. »
Un historien va également plancher sur l’histoire de la galette dans le pays de Dinan.
Coût total annoncé pour la Ville : 10 000 €.
Le Musée de Dinan
Fondé en 1843 à partir de la collection personnelle de l’érudit Luigi Odorici, le Musée de Dinan a vu ses collections s’enrichir au fil des siècles : tour à tour consacré à l’archéologie et aux sciences naturelles, aux Beaux-arts, à l’histoire locale ou encore à l’ethnographie bretonne.
À partir de 2015, les collections du musée quittent le Château de Dinan, qui les accueillaient depuis 1908, et sont transférées dans leurs réserves, en vue de la construction d’un projet de nouveau musée. Le « chantier des collections », démarré en 2009 par l’équipe du musée, permet de passer au crible les 5000 objets et œuvres conservées, pour préparer leur transfert et leur exposition dans un nouveau musée, tout en répondant aux obligations légales du récolement décennal d’un « musée de France » et de l’étude et la conservation préventive des collections. En parallèle, des expositions « hors-les-murs » sont présentées sur le territoire communal afin de continuer à valoriser ces collections et à les rendre accessibles à tous.
Les personnes intéressées et souhaitant s’associer au projet peuvent prendre contact avec le service des musées de la ville de Dinan, au tél. 02 96 87 35 41, ou par mail,
Cinq musées bretons unissent leurs connaissances autour du sujet phare et populaire de la crêpe. Les expositions ouvrent à partir d’avril 2020.
Avec le Musée départemental breton de Quimper, le Musée bigouden de Pont-l’Abbé, l’Écomusée des monts d’Arrée et le musée de Dinan, ils travaillent sur le plus emblématique plat culinaire breton. Pourtant, ça n’a pas toujours été une évidence. « Jusqu’à la fin du XIXe siècle et le développement du tourisme, les récits de voyageurs en parlent comme d’une nourriture de sauvages », explique Bernard Hulin. Et de reconnaître, « comme beaucoup, de cette crêpe-là, je n’en connaissais rien ».
Les moines faisaient bien des crêpes
C’est pourtant des réserves du musée de Landévennec que tout est parti, il y a cinq ans. Des fragments de poteries, trouvés dans les poubelles de l’abbaye médiévale et conservés dans les réserves du musée, font penser à des galettières. Deux financements participatifs et une campagne d’archéologie expérimentale plus tard, les données scientifiques valident les hypothèses. Les moines faisaient bien des crêpes.
Pour vulgariser cette avancée scientifique, un ouvrage de 100 pages va sortir au printemps. Il sera publié en deux versions, français et breton, au prix de 25 €. « C’est un livre dont le coût réel est beaucoup plus élevé mais il est de notre devoir, celui de diffuser la culture, que de faire de telles publications », affirme le directeur du musée.
Si vous aimez les crêpes: mettez la main à la pâte !
Sources : https://www.ouest-france.fr - https://www.letelegramme.fr - https://www.ouest-france.fr